Naissance sur les chapeaux de roues
Noé
dimanche, 18 août 2013
La naissance de Noé commence le matin du 18 août 2013. Nous étions en visite chez des amis de Lucerne et nous dormions tranquillement, sûrs de notre programme du dimanche : rallye des Rangiers et café entre amies. Noé en a décidé autrement !
Vers 5h du matin, encore dans les vapes, je pense avoir perdu les eaux. Mais sans grande conviction. Pas de contraction, pas d’urgence donc. Je réveille mon mari, nous parlons un peu des options et nous décidons de redormir. Sûrs d’avoir tout notre temps devant nous. Nous verrons plus tard, peut-être que ce n’est qu’un pré-travail. Et les accouchements ça dure entre 8 et 10 heures…
Vers 7h je me réveille avec de bonnes crampes à l’estomac. Je me demande si ce sont des contractions, mais sans certitude, ça ne ressemble pas à ce qu’on m’en a dit. Ni si fortes, ni régulières et surtout, ça ne me donne pas l’impression de prendre tout le ventre. Je refais le tour de tout ce que j’ai mangé la veille à l’anniversaire, peut-être que le mélange était un peu de trop. Je somnole encore une heure, réveillée quelque fois par ces crampes.
A 8h, le réveil sonne, c’est l’heure du petit déjeuner, que je prends debout. Impossible de m’asseoir, impossible de rester immobile. Mon mari n’est pas dupe et moi je pense que oui, ce sont sûrement des contractions. Décision est prise de prendre la route pour Neuchâtel. On ne sait jamais, mieux vaut se rapprocher de Tilia. Pour au cas où !
Les contractions prennent de l’ampleur et deviennent plus régulières : nous notons les heures. Toutes les 8 minutes, puis toutes les 5 minutes, puis toutes les 3 minutes. A 9h, j’appelle Tilia, je tombe sur Myriam. Elle me dit qu’à ce stade rien n’est sûr, elle attend des nouvelles plus tard dans la matinée. Entre deux contractions, j’annule nos RDV de la journée. Inutile de penser à autre chose qu’à rentrer chez nous, vue les circonstances.
Le travail s’intensifie et le trajet de Lucerne à Neuchâtel devient le pire voyage de ma vie. La position assise est de plus en plus inconfortable, j’ai envie de bouger, je demande plusieurs arrêts partout le long du trajet. J’applique ce que j’ai appris : expirer longtemps, rester détendue, penser positif. Le temps et l’espace perdent leur réalité, je suis déjà ailleurs. Ce trajet n’en finira jamais ! Je commence à douter. Et s’il y avait un problème ? Après tout, je ne suis qu’à 37 semaines de grossesse. Nous découvrons du sang. Panique ! Plus question de s’arrêter : nous prévenons Myriam que nous arrivons et nous fonçons sur les routes.
10h35, la voiture s’arrêt enfin dans la cour de Tilia, Myriam arrive juste après et prend la mesure de la situation. Non, nous ne venons pas juste pour un contrôle. Je panique, je ne suis toujours pas sûre de ce qui m’arrive. Myriam gère le rush à merveille. Elle prend les choses en main, je me laisse faire. Sa présence me calme. Elle vérifie mon col et prononce la plus belle phrase qu’il m’ait été donné d’entendre : « Tu es à dilatation complète ! ». J’y crois à peine, Noé va vraiment naître maintenant. Rien de grave, tout est normal ! Je repends mes esprits..
Je monte sur le lit, je me mets à quatre pattes. Je me redresse sur mes genoux à chaque contraction. On me dit de pousser. Ça tombe bien, j’en ai envie ! Je suis soutenue, encouragée et chouchoutée. Myriam à ma droite, qui dirige les opérations et m’encourage. Aurélia à ma gauche, qui m’encourage, m’amène de l’eau et des lavettes froides. Mon mari dans mon dos qui me massage et dont la présence m’est indispensable. On voit la tête ! Quelques poussées encore et Noé est là ! Il est 11h05 ! On me le pose sur le ventre, petit poids tout mouillé et bougillon. J’en pleure de bonheur : nous l’avons fait, nous avons réussi, notre fils est là.
Le reste de la journée passe comme dans un rêve. Le temps ne reprend sa réalité que bien plus tard. Moments intimes et tendres, mon mari coupe le cordon ombilical, contact peau à peau, mesures et pesée, câlins, la première tétée. Tout se déroule dans le calme et le respect le plus complet de notre nouvelle petite famille. Nous sommes 3 à présent. Myriam et Aurélia veillent discrètement, nous apportent leur soutien et surtout leur confiance. Leur confiance en nous, en Noé et en la vie.
Un grand merci à vous d’avoir offert un début de vie aussi paisible à Noé et de nous avoir épaulés lors de cette expérience si intense.