Nous y avons cru jusqu’au bout, nous avons tout donné mais rien n’y a fait !
Lonan, mardi le 1er avril 2014
Nous y avons cru jusqu’au bout, nous avons tout donné mais rien n’y a fait ! Nous avions ce magnifique projet, ce Rêve de pouvoir donner naissance à notre petit bout, à Tilia, dans ce cadre magnifique et entourés de personnes incroyables à l’écoute de nos besoins.
Un peu avant minuit la nuit du 30 au 31 mars, le travail commence. A 4h du matin, les contractions sont régulières et de plus en plus fortes. Arrivés à Tilia vers 5h00, Myriam nous accueille sur le pas de porte… Couchée sur le lit, les contractions diminuent d’intensité. Nous nous promenons dans le quartier des Valangines et allons grignoter un petit déjeuner en ville. Là, tout se remet en route et le petit déj est une cata. Mais à nouveau, tout se « calme » une fois arrivés à Tilia, sans jamais s’arrêter non plus. Après avoir profité, si j’ose dire cela ainsi, de la terrasse de Tilia sur mon ballon, nous décidons de remonter dans nos montagnes. Je passe l’après-midi dans le bain puisque les contractions sont toujours bien présentes, pendant que Cyril retourne travailler. Quelle ambiance morose ! Après quelques téléphones avec Myriam et puisque tout avait repris de plus belle, nous redescendons vers 18h00. Je ne vous explique pas le trajet en voiture ! Le col est complètement dilaté vers 2h30. Nous croyons à la naissance de notre petite Merveille à l’aube. Le soleil se lève et la tête de notre petit bout fait toujours le yoyo contre mon bassin, sans réussir à s’y engager. Il tourne la tête dans tous les sens pour trouver la sortie mais rien n’y fait. Pendant tout ce temps, Myriam contrôle que tout se passe bien pour lui, et c’est tout bon, il semble bien supporter la tempête, son cœur bat la chamade ! Mais après avoir expérimenté toutes les positions et tous les secrets de Myriam et Valérie, qui nous a rejoint, et même d’avoir fait revenir Margareth (acupunctrice) en urgence, nous prenons la décision de nous rendre à l’hôpital.
En voiture Simone. Il est 8h30 le 1er avril et c’est donc dans le calme et accompagnés de Myriam, que nous nous rendons à Pourtalès où nous sommes accueillis par une équipe super, très compréhensive, accueillante et respectueuse. Nous sommes soulagés de se dire qu’enfin quelque chose va se passer, même si nous ne savons pas encore comment ! A nouveau, on me propose tout ce qui est possible afin d’essayer de mettre au monde notre enfant par voix basse. Cette fois, je suis à bout, je n’en peux plus, je suis éreintée. Heureusement, la décision est prise, le médecin demande une césarienne. Je n’ai pas le choix, malgré tout ce qui est entrepris, bébé fait encore le yoyo, le pauvre il doit tellement souffrir. Le diagnostic dit que j’avais certainement le bassin trop étroit donc c’était la meilleure chose qu’il puisse arriver afin que tout le monde s’en sorte sain et sauf et en grande forme. Outre le risque de faire une hémorragie puisque je suis dilatée depuis environ 2h00 du matin et qu’il est 11h30. Il faut parfois savoir profiter des progrès de la médecine !
C’est à 12h01 que nous entendons la petite voix de notre Trésor, Lonan. Papa le baignera puis passera un moment incroyable avec lui, corps à corps juste les deux au soleil. Ils me rejoindront en salle de réveil pour un moment magique et unique! Après plus de 32 heures d’attente et après avoir passé par toutes les émotions possibles et imaginables, nous sommes enfin réunis les 3 et pouvons prendre notre temps pour faire connaissance, au calme ! Un ange est parmi nous !
Ainsi, la vie en a décidé autrement et nous avons dû suivre ce que la nature nous murmurait. Ce petit bout ne devait certainement pas passer par le bas. Il y a toutes les raisons que l’on nous a expliquées qui nous ont conduit à l’hôpital mais il y a également toutes celles que nous ne connaîtrons jamais et qui font désormais partie de notre vie à tous les trois.
Même si c’est avec les larmes au coin des yeux que nous témoignons aujourd’hui et la tête remplie de questions dont certaines resteront certainement sans réponse, cette expérience a été riche d’émotions et d’apprentissages. Comme j’ai essayé d’accueillir la douleur des contractions, nous avons appris à accueillir et accepter le destin, à en tirer le positif. Apprendre Le lâcher-prise, peut-être même faire le deuil d’un idéal, écouter son corps, accepter la réalité, se rendre compte qu’avec un enfant nous ne sommes pas seuls maîtres à bord et que nous ne maîtrisons pas tout, sont des bribes de ces enseignements. Ainsi, avec le recul, les questions comme « pourquoi moi je n’ai pas pu ? » qui me reviennent souvent à l’esprit, sont contaminées par le positif !
A travers cette expérience, c’est le Métier de Parents qui a débuté 😉 et la 1ère page de Notre Histoire que nous avons écrite.
Nous ne remercierons jamais assez Myriam pour tout et surtout pour ses encouragements et sa persévérance dans ce périple. Jamais elle n’a baissé les bras. Un grand Merci également à Valérie, qui nous a rejoint tôt le matin pour nous insuffler sa fraîcheur, son énergie, sa force d’y croire encore, ses conseils et son expérience et à Margareth qui est venue en urgence pour une dernière tentative, en vain !
Le soutien reçu de Magali et Myriam avant l’accouchement ainsi que le suivi à domicile a également été extraordinaire ! Un Merci du fond du Cœur à toute l’équipe de Tilia pour leur accompagnement respectueux, humain et professionnel !
Karine, Cyril et Lonan
Le Locle, le 8 mai 2014
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