Une renaissance

2015-10-28_Sören_Fleurier_Tilia Tout commence par ce petit test positif. À partir de ce moment-là, je décide que mon accouchement sera différent de mon premier, qui avait été très médicalisé, et s’était soldé par une rétention placentaire et avait fini au bloc.

Je décide donc de prendre une doula (accompagnatrice à la naissance) ; j’en connais une, ça tombe bien, elle est un peu hippie, mais je suppose que c’est de mise pour ces gens qui croient en la vie. 🙂 En tout cas, c’est sûr, mon accouchement se fera à l’hôpital… on me l’a dit : « Madame vous auriez pu y rester ».

Puis, après ma rencontre avec Audrey, et ses théories sur la naissance respectée, naturelle, je commence à réfléchir beaucoup à tout ça… et après en avoir également discuté avec mon mari, je contacte Magali pour accoucher en maison de naissance, car je me rends bien compte qu’un accouchement comme je voudrais sera très compliqué à l’hôpital. Elle accepte mon dossier, malgré ma première expérience. Je me sens chanceuse.

Et nous y voilà.. Ce 28 octobre 2015, 11 jours après terme, je suis sereine, presque trop, presque l’impression que cet état second de grossesse va durer encore des mois ! Je me réveille le matin et j’ai l’impression que mon périnée ne tient plus trop, je crois que j’ai un peu des fuites ! Pas grave, c’est normal, je me dis… je fais donc ma journée normalement avec ma fille, on va se promener, on s’arrête pour boire un truc dans un restaurant, puis en fin de journée je décide de passer encore vite à mon travail… et là : je suis pas folle, je perds cette fois du liquide et en plus grande quantité, je crois bien que ce n’est pas mon périnée. J’appelle donc Magali, et elle me dit de venir à 20h pour contrôler et voir s’il s’agit bien de liquide. Je lui dis que c’est parfait car on a rendez-vous avec Audrey notre Doula pour aller souper !

Chez moi je monte et descends les escaliers en espérant que le travail commence. BINGO, 19h20 début du travail, appel à Magali et Audrey pour leur dire qu’on se retrouve à la maison de naissance !

Les contractions ont directement débuté aux 2 minutes, elles sont puissantes, elles m’emportent dans une bulle, je les accompagne, je me laisse porter.

Arrivés à Tilia à 20h, je sors de la voiture, Audrey est là, une contraction arrive et me met a terre, Audrey s’agenouille avec moi sous la pluie et m’accompagne durant la contraction, puis je me relève et arrive à l’intérieur. Magali est là, elle m’ouvre ses bras, jamais je n’oublierai la chaleur enveloppante de ses bras, on aurait envie de ne plus les quitter.

Mon mari Gilles est près de moi, les contractions s’enchaînent, il m’entoure, je le regarde, son soutien m’est précieux, je me sens si proche de lui dans ces moments. Audrey, Gilles et Magali se relaient pour me masser le bas du dos, pour me coacher. Puis les sensations deviennent fortes, je perds un peu pied et je demande s’il est possible que j’aille dans l’eau. Magali prépare le bain et j’y entre. La chaleur de l’eau m’aide immédiatement, je me sens soulagée, je suis dans un autre monde, j’arrive de nouveau à accompagner mon petit bébé.

Un moment donné, Magali et Gilles sortent de la salle de naissance, Audrey est vers moi, je lui explique que je sens que quelque chose ne va pas, que ça ne va pas assez vite, il doit y avoir un problème, je n’ai plus la force, plus de courage. Audrey valide mes émotions et m’encourage, elle se souvient que je traverse la phase de désespérance, celle qui précède la naissance… et elle avait raison ! Tout s’accélère et s’enchaîne, je ressens le besoin de pousser, Gilles et Magali sont vers moi, ils m’encouragent, et je sens toute cette force m’envahir, il est presque là.

Et tout à coup, le miracle de la vie, il est là, dans mes bras, il m’est presque impossible de décrire ce que j’ai ressenti, tant c’était fort. Je l’ai fait, j’ai réussi, j’ai eu assez confiance en moi, en mon corps pour le faire et Sören est là. Je regarde Gilles, je suis fière de lui, fière de nous. Clémence nous rejoint à ce moment, il me semble que son arrivée a illuminé la pièce ! Sören tète immédiatement, et je suis la plus heureuse du monde.

Malheureusement pour moi mon placenta ne sortait pas, malgré tous nos efforts. Magali appelle donc l’ambulance, et je suis transférée, mais j’ai eu le temps de dire à mon fils que je partais un moment et qu’on allait vite se retrouver, que je l’aimais et que j’étais la plus heureuse du monde d’avoir pu accoucher et l’accueillir dans ces conditions, qui pour moi sont les meilleurs du monde. Et par rapport à la naissance de ma fille ou je suis partie au bloc en ne sachant rien de ce qui allait se passer, cette fois je partais en confiance, j’avais confiance en la vie.

Sören m’a rejoint à Pourtalès, j’y suis restée une nuit et suis rentrée à la maison. Et même si tout ne s’est pas passé comme dans mes rêves pour la fin, je ne retiens pas cette fin, je suis reconnaissante à Magali d’avoir pris « le risque » de m’accepter à Tilia en sachant que cela pouvait se reproduire, et grâce à elle, à  Audrey et à mon mari, je suis aujourd’hui une femme tellement plus forte, il y a quelque chose qui a été changé pour toujours. Je sais désormais que le plus grand bonheur de la vie, c’est de lâcher prise, et d’accepter les événements comme ils viennent. Rien n’arrive par hasard.

Je remercie du fond du coeur Magali, Audrey, Clémence, finalement ces gens qui croient en la vie ne sont pas des hippies, et j’en fais partie à présent !

     

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