Un petit homme du crépuscule
Au matin du 22 janvier, c’est pleins d’appréhension que nous nous rendons à l’hôpital pour le contrôle de terme +7. Pleins d’appréhensions, car pour la naissance de notre premier enfant, c’est à ce stade qu’on a parlé de provocation et que notre rêve Tilia s’était peu à peu évaporé. Mais ce 22 janvier, c’est une autre histoire, une autre vie et le contrôle indique que tout se passe bien. Je demande quand même à la sage-femme de l’hôpital de me décoller les membranes. Aussitôt dit, aussitôt fait, je sens immédiatement que ça a fonctionné et que la naissance est proche. Il est midi, je me sens très zen. Notre aîné est de toute façon gardé le mardi, tout est prêt pour lui. Nous décidons que Raphaël travaillera encore cet après-midi et que je l’appellerai si les choses se précisent avant son retour. À 13h30, j’appelle Myriam sur le téléphone de Tilia pour lui faire le bilan du rendez-vous, l’informer que c’est probablement pour aujourd’hui mais que rien ne presse, je la rappellerai quand ça se précisera. Je contracte toutes les 10 minutes, la douleur est tout à fait gérable et je profite encore de ranger la maison pour que notre retour soit le plus agréable possible.
La fréquence des contractions s’intensifie, toutes les 4-5minutes et vers 15h30, je demande à Raphaël de revenir. Je prends alors un bain qui m’est très agréable et qui aide considérablement à atténuer la douleur. Je ressors vers 16h30, et là, tout s’accélère ! Les contractions sont désormais douloureuses et rapprochées de 2-3 minutes.
On rappelle Myriam et convenons de se retrouver à 17h00 à Tilia. Nous y arrivons à 17h05, Myriam nous accueille dans la douce ambiance de Tilia. Arrivée dans la salle d’accouchement, malgré la douleur, je ressens un immense bonheur de me retrouver là! Cette fois c’est pour nous, quelle chance !
Myriam me demande si j’aimerais un bain, ce que j’accepte immédiatement. Pendant que l’eau coule, elle me masse le bas du dos alors que je me balance sur le ballon, et que Raphaël chante pour m’encourager à faire de même, un outil précieux pour nous.
A un moment donné, j’ai dit à Myriam que je n’y arriverai jamais, elle a éclaté de rire en me disant que « bien sûr que si » et son ton était tellement sûr que j’ai immédiatement repris confiance en moi.
Une fois le bain coulé, je peux m’y installer. Rapidement, Myriam appelle la seconde sage-femme.
Je rentre dans l’eau, je m’y sens bien, j’espère que la naissance pourra se faire là. Myriam me rend attentive à bien maintenir le bassin immergé. En permanence, mes doigts vont à la rencontre de notre bébé, et je sens soudain la poche des eaux se rompre, tel un ballon d’eau qui est éclaterait. La contraction suivante, je sens quelque chose d’extrêmement doux sous mes doigts et je demande si c’est la tête du bébé que je sens. Myriam me dit que oui et cette proximité me donne une force nouvelle, si bien que la contraction suivante la tête sort et celle d’après, c’est le petit corps de notre bébé!
Myriam me dit qu’il est 58. Mais de quelle heure ? J’ai totalement perdu la notion du temps, j’ai juste vu la nuit tomber. Il est 17:58. Toujours dans la baignoire, je m’installe sur le coussin et dans les bras de mon homme avec notre bébé tout contre moi. Nous laissons le cordon pulser et s’arrêter de lui-même. Ensuite, Raphaël le coupe et nous découvrons avec bonheur que c’est un petit gars. Bienvenue mon petit Johan !
J’éprouve un bonheur immense, doublé d’un sentiment d’accomplissement total. Nous sortons ensuite du bain et Myriam nous installe bien confortablement dans le grand lit pour profiter à fond de ces moments intenses. La deuxième sage-femme arrive alors que nous sommes déjà bien installés ! Les choses se compliquent un peu ensuite, car le placenta peine à se décoller malgré les nombreuses méthodes utilisées avec talent par Myriam. Avec soulagement, l’ocytocine qu’elle m’injecte fait son effet. Quelques heures plus tard, c’est chancelante mais profondément heureuse que je rejoins la chambre d’hôte de Tilia. C’est là que le lendemain matin Maël découvre son petit frère avec perplexité. La vie à quatre peut commencer !
Nous sommes infiniment reconnaissants d’avoir pu accueillir ainsi notre enfant, dans une douceur exceptionnelle et entourés de personnes profondément bienveillantes. Merci du fond du coeur à Myriam, Magali, Clémence, Caroline et Tania pour leur suivi, leurs conseils, leur douceur mais aussi à Nathalie, Charlotte et Vanessa pour leur présence aussi discrète que rassurante et indispensable.
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