Une naissance par un doux matin de juin

Eloan, samedi le 7 juin 2014

Au cour2014-06-07-Eloan_Lignières_Tilias de ma deuxième grossesse, c’est vite devenu une évidence que je voulais mettre mon enfant au monde dans un endroit chaleureux, où je serais bien entourée et écoutée.

J’avais accouché de mon premier enfant à l’Ile Maurice, où je vivais ; là-bas, mon mari n’avait pas le droit d’assister à l’accouchement et j’ai donc passé une nuit de contractions toute seule dans une pièce sombre, avec personne pour prendre vraiment soin de moi…
J’avais entendu parler des Maisons de naissance par une amie, et de retour en Suisse, j’ai tout de suite été charmée par ma visite de Tilia.
A l’approche du terme, j’étais très impatiente mais aussi un peu inquiète. Je me demandais quand ça allait démarrer… Le jour ou la nuit ? Est-ce que j’allais savoir que le travail avait vraiment commencé ? Comme mon premier accouchement avait dû être déclenché, je me posais plusieurs questions.

Une nuit, j’ai commencé à ressentir de drôles de douleurs au ventre…. J’ai attendu à peu près une heure avant de réveiller Brian, mon mari, pour être sûre que ça avait vraiment démarré. Nous étions tout excités. J’ai pris un bain, qui n’a pas calmé les contractions, et nous avons donc appelé le numéro de garde. C’est Myriam qui a répondu, et elle nous a proposé qu’on se retrouve à Tilia une heure plus tard… vers 5 heures du matin.

Après un monitoring et un petit examen, Myriam nous a dit que les contractions devaient encore s’intensifier et que le bébé devait encore descendre dans le bassin ; on pouvait donc aller faire une petite marche en forêt pour tenter de laisser agir la gravité. Nous avons donc profité du lever du soleil sur le lac de Neuchâtel, du chant des oiseaux aux petites heures du matin, de l’atmosphère agréable de ce magnifique jour de juin… Mais comme après notre promenade les contractions n’étaient pas plus fortes qu’avant, on nous a proposé de rentrer chez nous, de prendre le petit déjeuner… et de voir comment les choses évoluaient.
Mais de retour chez nous, j’ai à peine eu le temps d’avaler un bout de pain que nous devions rappeler Myriam. Cette fois-ci je commençais à avoir vraiment très très mal ! En effet, arrivés là-bas, elle nous a dit que le col avait bien progressé. J’essayais toujours de bien respirer à chaque contraction, mais c’était de plus en plus difficile. Comme ce n’était pas encore tout à fait le moment de pousser, nous sommes allés dans le jardin. Je faisais quelques pas, m’arrêtais à chaque contraction… Mon pauvre chéri essayait tant bien que mal de me soulager, mais je préférais qu’on ne me touche pas.

Tout à coup, à la énième contraction, j’ai senti que ça commençait à pousser ! Brian est vite allé chercher Myriam, qui a appelé Valérie et commencé à remplir la baignoire. On y était presque ! J’ai patienté quelque temps sur le ballon, accrochée à une écharpe de suspension. Puis Valérie est arrivée, et je suis entrée dans l’eau.

Là, Myriam m’a dit que je pouvais pousser quand la contraction venait, quel soulagement pour moi, le bébé allait donc bientôt arriver ! J’étais déjà très fatiguée et éprouvée. Mais au bout d’un moment, Valérie et Myriam se sont inquiétées de constater que mon bout de chou semblait se fatiguer. Il fallait accélérer un peu les choses… Myriam a percé la poche des eaux qui ne s’était pas encore rompue, et j’ai changé de position dans la baignoire, mais sans beaucoup d’effet. Puis elles m’ont proposé de sortir et d’essayer de me mettre à quatre pattes. Il a fallu me rappeler comment faire, bien prendre mon souffle, puis le bloquer en poussant… Je prends le rythme, arrive enfin à me détendre un peu entre chaque contraction, et à être un peu plus efficace. Finalement, on me propose de m’assoir sur la drôle de chaise qui m’avait bien intriguée à mes visites de la Maison de naissance. Suspendue à l’écharpe, légèrement renversée en arrière, je m’apprête à fournir mon dernier effort. Je sens que le bébé est tout près, qu’il sera bientôt là ! Soudain, un petit bout de la tête apparaît.

L’attente de la dernière contraction, qui me permettra de pousser une dernière fois, me paraît une éternité. Quand elle arrive, je ne sais pas pourquoi j’hésite, en gémissant « non… »… Myriam et Valérie m’encouragent en chœur : « Si, vas-y ! »

Je pousse et soudain, mon bébé est dans mes bras. Je pleure, Brian aussi pleure… J’ai murmuré « C’est un petit garçon ! » et l’ai serré dans les bras. Après neuf mois d’attente, nous avions enfin notre deuxième bout de chou, un deuxième petit garçon… Je ne pouvais pas être plus heureuse !

En repensant à ces moments, je me dis que vraiment, cela n’aurait pas pu mieux se passer… Du début à la fin, j’ai été incroyablement bien entourée, guidée. Mon mari était là, nous étions parfaitement en confiance. Tout s’est passé facilement, même si sur le moment, c’était tout de même très douloureux et difficile…

Mille mercis à Myriam et Valérie d’avoir été là ce jour-là, je ne trouve pas de mots pour dire comme je vous suis reconnaissante !

Merci aussi à Magali, qui nous a prodigué nombre de bons conseils à chacune de nos rencontres.

Mille mercis à Tilia ! Joanna et Brian, parents d’Eliel et Eloan

     

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